A nouveau bus de nuit. Cette fois est pour la capitale administrative, la Paz, 8 heures de voyage. A nouveau pas de toilettes, ni de ventilation. À nouveau un voyage difficile pour dormir. Mais on s'habitue à ça aussi, ça fait partie de l'expérience bolivienne.


L'arrivée dans la ville se fait par El Alto, le plateau surplombant la cuvette de la Paz. On y distingue les buildings du centre mais surtout les innombrables maisons en briques rouges, qu'on laisse sans peinture ni isolation, qui peuplent les pentes de la cuvette. C'est impressionnant. Depuis la dernière visite de Simon, 6 lignes de téléphériques urbains ont vu le jour. Ceci permet aux paceños de s'éviter le trafic chaotique du centre. Hormis cela, peu de choses ont changé.. Il y a toujours des Manifestations en nombres et une activité incessante.


Parmis nos expériences sur place, un resto local qui propose chaque midi un menu andin revisité pour 7chf. Un régal, pour les yeux et la bouche; poissons de rivière et autres empanadas aigre-douce, soupe de poulet, pommes de terre avec sauce en émulsion... Magnifique ! Dire qu'on y a atterri par hazard.


Autre point marquant, la fondation Solòn, du nom de cet artiste Bolivien qui a utilisé don Quixote pour exprimer son opposition à la dictature militaire dans les années 80. De nombreux dessins explicites montre le Quixote en position de défenseur du peuple face à la répression. Message fort assuré.


Comme à notre habitude désormais, nous nous adonnons à un walking tour. Celui-ci durera 5h avec pause à midi au marché pour manger et nous donnera passablement d'informations très intéressantes sur le pays et les croyances locales. Il y a notamment la prison au plein centre-ville qui est organisée comme une ville : on paie une taxe pour entrer, sa cellule, ces habits et sa nourriture dans un des restaurant. Il y a une hiérarchie bien définie où les riches s'en sortent toujours au mieux. Puis il y a les histoires sur Morales qui, n'ayant pas terminé sa scolarité, est souvent tourné en ridicule pour ses décisions hubuesques (qu'il doit souvent annuler sous la pression de la rue et pour lesquelles il doit s'excuser). Par exemple il s'est donné comme but d'augmenter la population et pour ce faire il a interdit le préservatif... Mais il a du tout de suite y renoncer car la population lui a très vite rappelé que le but du préservatif n'était pas que contraceptif. Sa plus grosse frasque: une fois la constitution renouvelée en 2010, il déduit que cela en fait un nouveau pays et ainsi il peut se représenter aux élections malgré les deux mandats déjà exécutés.


Une chose qu'il a faite (et dont il n'est pas peu fier) est le téléphérique urbain. Nous nous promenons comme touristes dans les airs de la capitale, survolons le tumulte de la ville et de ses embouteillages sans fins. Très agréable et efficace, la Paz ne pouvant se doter de métro souterrain en raison de sa topographie. Il y a 6 lignes en service et en tout cas deux en cours de création. Notons encore un immense panneau publicitaire à l'effigie de morales à chaque station...


Nous rencontrons aussi Matthias, argentins vendant des bracelets dans la rue. Il vit dans la région depuis 3 ans et vit de sa passion en toute simplicité. Sa gentillesse et son altruiste nous fascinent un peu. Gaia qui commence faire une multitude de bracelets, boucles d'oreilles et bagues un peu dans le même style immagine le même business en Suisse... Très peu vraisemblable mais à méditer 😉


Finalement on quitte la ville pour Coroico, qu'on immagine tranquille et petit... On sera vite déçu :p